Rapport du directeur de l’Unité des enquêtes spéciales - Dossier nº 22-OVI-259

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Mandat de l’UES

L’Unité des enquêtes spéciales (« l’UES » ou « l’Unité ») est un organisme civil d’exécution de la loi qui enquête sur les incidents mettant en cause un agent et impliquant un décès, une blessure grave, la décharge d’une arme à feu contre une personne ou une allégation d’agression sexuelle. Selon la définition de la Loi de 2019 sur l’Unité des enquêtes spéciales (Loi sur l’UES), « agents » s’entend des agents de police, des agents spéciaux employés par la Commission des parcs du Niagara et des agents de la paix en vertu de la Loi sur l’Assemblée législative. La compétence de l’UES s’étend à plus de 50 corps de police municipaux, régionaux et provinciaux en Ontario.

En vertu de la Loi sur l’UES, le directeur de l’UES doit établir, d’après les preuves recueillies dans le cadre d’une enquête, s’il existe des motifs raisonnables de croire qu’un agent a commis une infraction criminelle. Si de tels motifs existent, le directeur a le pouvoir de faire porter une accusation criminelle contre cet agent. Par contre, en l’absence de tels motifs, le directeur ne peut pas porter d’accusation. Dans ce cas, un rapport d’enquête est rédigé et rendu public, sauf s’il portait sur des allégations d’agression sexuelle, auquel cas le directeur de l’UES peut consulter la personne concernée et exercer son pouvoir discrétionnaire de ne pas publier le rapport pour protéger la vie privée de la personne concernée.

Restrictions concernant la divulgation de renseignements

Loi de 2019 sur l’Unité des enquêtes spéciales

En vertu de l’article 34, certains renseignements peuvent être omis de ce rapport, notamment :
  • le nom d’un agent impliqué, d’un agent témoin, d’un témoin civil ou d’une personne concernée, ainsi que tout renseignement permettant d’identifier ces personnes; 
  • des renseignements qui pourraient amener à ce que l’identité d’une personne ayant signalé avoir été agressée sexuellement soit révélée dans le contexte de l’agression sexuelle; 
  • des renseignements qui, de l’avis du directeur de l’UES, peuvent présenter un risque de préjudice grave pour une personne; 
  • des renseignements qui divulguent des techniques ou méthodes d’enquête; 
  • des renseignements dont la diffusion est interdite ou restreinte par la loi; 
  • des renseignements pour lesquels la protection de la vie privée d’une personne obtenue grâce à leur non-publication l’emporte clairement sur l’intérêt public de les publier.

Loi sur l’accès à l’information et la protection de la vie privée

En vertu de l’article 14 (article relatif à l’exécution de la loi), certains renseignements peuvent être omis de ce rapport, notamment : 
  • des renseignements qui révèlent des techniques ou méthodes d’enquête confidentielles utilisées par des organismes chargés de l’exécution de la loi; 
  • des renseignements dont on pourrait raisonnablement s’attendre à ce que leur divulgation ait pour effet de faire obstacle à une question qui concerne l’exécution de la loi ou à une enquête menée préalablement à une instance judiciaire. 
En vertu de l’article 21 (article relatif à la vie privée), le présent rapport ne contient aucun renseignement personnel protégé, notamment : 
  • les noms de personnes, y compris des témoins civils et des agents impliqués et témoins; 
  • des renseignements sur le lieu de l’incident; 
  • les déclarations des témoins et les éléments de preuve qui ont été fournis à l’UES à titre confidentiel dans le cadre de l’enquête; 
  • d’autres identifiants susceptibles de révéler des renseignements personnels sur les personnes concernées par l’enquête. 

Loi de 2004 sur la protection des renseignements personnels sur la santé

En vertu de cette loi, le présent document ne contient aucun renseignement personnel sur la santé de personnes identifiables.

Autres instances, processus et enquêtes

Il se peut que certains renseignements aient été omis du présent rapport parce que leur divulgation pourrait compromettre l’intégrité d’autres instances liées au même incident, par exemple des instances pénales, des enquêtes du coroner, d’autres instances publiques ou d’autres enquêtes menées par des organismes d’exécution de la loi.

Exercice du mandat

En vertu de l’article 15 de la Loi sur l’UES, l’UES peut enquêter sur la conduite d’agents (agents de police, agents spéciaux de la Commission des parcs du Niagara ou agents de la paix en vertu de Loi sur l’Assemblée législative) qui pourrait avoir entraîné un décès, des blessures graves, une agression sexuelle ou la décharge d’une arme à feu contre une personne.

Une personne subit une « blessure grave » qui relève de la compétence de l’UES si, selon le cas : elle subit une blessure pour laquelle elle est admise à l’hôpital, elle souffre d’une fracture du crâne, d’un membre, d’une côte ou d’une vertèbre, elle souffre de brûlures sur une grande partie du corps, ou elle subit une perte de la vision ou de l’ouïe par suite d’une blessure.

De plus, une « blessure grave » désigne toute autre blessure subie par une personne susceptible d’avoir des répercussions sur la santé ou le confort de cette personne et qui n’est pas de nature passagère ou bénigne.

Le présent rapport porte sur l’enquête menée par l’UES sur les blessures graves subies par une femme de 64 ans (la « plaignante no 1 ») et une femme de 80 ans (la « plaignante no 2 »).

L’enquête

Notification de l’UES

Le 1er octobre 2022, vers 23 h 52, le Service de police régional de Durham (SPRD) a avisé l’UES de ce qui suit.

Le 1er octobre 2022, vers 19 h 27, des agents ont été dépêchés pour intervenir auprès d’une personne en crise à une résidence située dans le secteur du chemin Pickering Beach et de la rue Bayly Est, à Ajax. On a signalé que l’individu en question s’était coupé les poignets et a demandé la police. L’agent impliqué (AI), l’un des agents de police dépêchés, était en route vers la résidence, circulant en direction est sur la route 2 (chemin Kingston Ouest), à Ajax, et arrivait à la rue Church, lorsqu’à environ 19 h 29, un véhicule civil circulant en direction ouest a effectué un virage vers la gauche pour entrer dans le stationnement du centre commercial situé au 619, chemin Kingston Ouest. Le véhicule aux couleurs de la police et le véhicule civil sont entrés en collision.

Le véhicule civil comptait trois occupants, qui ont tous été transportés à l’Hôpital d’Ajax et de Pickering. À ce moment-là, seule la passagère avant s’est plainte de douleurs au dos. À l’hôpital, on a déterminé que le conducteur et la passagère avant n’avaient subi aucune blessure, mais que la passagère arrière, la plaignante no 1, avait subi une fracture du pelvis. On a établi que son état était critique en raison d’une possible hémorragie.

La plaignante no 1 a été transférée au Centre Sunnybrook des sciences de la santé pour recevoir des traitements supplémentaires.
L’AI a demandé un traitement médical pour une douleur au doigt.

Au moment de l’avis, le véhicule civil avait déjà été déplacé par le service de remorquage Duff’s Towing, et le véhicule de police avait été ramené au poste de la 19e division du SPRD.

Le SPRD n’a effectué aucune reconstitution de la collision et n’a pris aucune photographie avant de quitter les lieux.

L’agent témoin (AT) no 1 a rédigé un rapport de collision de véhicules automobiles.

L’équipe

Date et heure de l’envoi de l’équipe : 2 octobre 2022 à 0 h 33

Date et heure d’arrivée de l’UES sur les lieux : 2 octobre 2022 à 3 h 22

Nombre d’enquêteurs de l’UES assignés : 5
Nombre d’enquêteurs spécialistes des sciences judiciaires de l’UES assignés : 2
Nombre de spécialistes de la reconstitution des collisions assignés : 1
 

Personnes concernées (« plaignantes ») :

Plaignante no 1 Femme de 64 ans; a participé à une entrevue et ses dossiers médicaux ont été obtenus et examinés.
Plaignante no 2 Femme de 80 ans; a participé à une entrevue et ses dossiers médicaux ont été obtenus et examinés.

Les plaignantes ont participé à des entrevues entre le 3 et le 25 octobre 2022.


Témoin civil

TC no 1 A participé à une entrevue
TC no 2 A participé à une entrevue
TC no 3 A participé à une entrevue
TC no 4 A participé à une entrevue
TC no 5 A participé à une entrevue

Les témoins civils ont participé à des entrevues entre le 2 et le 5 octobre 2022.

Agents impliqués

AI N’a pas consenti à se soumettre à une entrevue ni à remettre ses notes, comme la loi l’y autorise en tant qu’agent impliqué


Agents témoins

AT no 1 A participé à une entrevue
AT no 2 A participé à une entrevue
AT no 3 A participé à une entrevue
AT no 4 A participé à une entrevue

Les agents témoins ont participé à des entrevues entre le 4 octobre 2022 et le 20 décembre 2022.


Éléments de preuve

Les lieux

L’incident s’est produit sur la route devant un centre commercial situé au 619, chemin Kingston Ouest. Les agents du SPRD n’ont pas préservé les lieux pour les besoins de l’UES ni ne les ont examinés ou photographiés avant de les quitter, ce qu’ils ont fait bien avant d’aviser l’UES.

Les enquêteurs spécialistes des sciences judiciaires de l’UES ont commencé à examiner les lieux le 2 octobre 2022.

Le chemin Kingston Ouest est généralement orienté est-ouest et comprend deux voies en direction est et une voie de virage à gauche marquée permettant d’effectuer des virages vers le nord pour rejoindre la rue Church, soit l’intersection à l’est du lieu de la collision. Il comporte deux voies marquées en direction ouest et des bordures de béton surélevées ainsi que des entrées permettant d’accéder aux entreprises. À l’est de l’endroit où est survenue la collision, un îlot surélevé en béton sépare les voies en direction est des voies en direction ouest. La limite de vitesse affichée dans ce secteur est de 50 km/h. La chaussée est généralement droite et plane à l’endroit où la collision s’est produite, et des réverbères éclairent la chaussée du côté nord.

Le centre commercial situé au 619, chemin Kingston Ouest se trouve du côté sud du chemin Kingston Ouest et à l’ouest de l’intersection de la rue Church. Il y a deux points d’accès distincts au stationnement pavé.

On a relevé une rainure dans la voie de gauche en direction est du chemin Kingston Ouest. Il y avait également une marque de pneu dans la voie de gauche en direction est, à l’ouest de la rainure. Une zone d’absorbant routier a été trouvée dans la voie de droite en direction est, à l’est des marques susmentionnées. Des éraflures étaient visibles dans l’entrée du centre commercial.

On a photographié les lieux et pris des mesures afin de produire un schéma des lieux.

La distance entre l’intersection du chemin Kingston Ouest et de la rue Randall et les lieux de l’incident est de 370 mètres. La distance entre les lieux de l’incident et l’intersection de la rue Church et du chemin Kingston Ouest est de 110 mètres.

Schéma des lieux

Schéma des lieux

La photo suivante, qui montre le centre commercial situé au 619, chemin Kingston Ouest, vu du nord-est au sud-ouest, a été prise par un enquêteur spécialiste des sciences judiciaires de l’UES.


Figure 1 – Le chemin Kingston Ouest vu du sud-ouest, en direction du centre commercial

Figure 1 – Le chemin Kingston Ouest vu du sud-ouest, en direction du centre commercial

La photo suivante, prise par l’AT no 5, est orientée presque directement vers le nord et montre l’endroit où le véhicule de l’AI s’est arrêté immédiatement après la collision.


Figure 2 – Le véhicule de l’AI, arrêté après la collision (photo prise par l’AT no 5)

Figure 2 – Le véhicule de l’AI, arrêté après la collision (photo prise par l’AT no 5)


Parcours emprunté par les véhicules de police pour se rendre sur les lieux

Le 21 octobre 2022, un enquêteur spécialiste des sciences judiciaires de l’UES et un spécialiste de la reconstitution des collisions ont filmé et photographié le parcours emprunté par les agents avant la collision, dont ils ont pris connaissance au cours de l’enquête; ce parcours a commencé au poste de la 19e division du SPRD, situé au 1710, chemin Kingston, à Pickering. L’AT no 3 et l’AT no 2 sont sortis par l’entrée ouest du poste de police et ont remprunté la rue Brock, puis se sont dirigés vers le sud jusqu’à l’intersection du chemin Kingston. Ils ont tourné à gauche (en direction est) sur le chemin Kingston Ouest [1], qui comporte six voies (deux en direction est, deux en direction ouest et deux voies réservées aux autobus et aux vélos). La limite de vitesse affichée à cet endroit est de 60 km/h. Dans ce secteur, ce sont principalement des entreprises que l’on trouve de chaque côté de la route. Il y a des réverbères des deux côtés de la route. Il y a une affiche indiquant la limite de vitesse, soit 60 km/h, à 0,3 km dans le parcours.

Les véhicules de police ont traversé l’intersection du chemin Kingston Ouest et de Bainbridge Drive. À cette intersection, la circulation était contrôlée par des feux placés au dessus de la route. La route s’orientait ensuite vers la droite près de l’intersection de Southview Drive.
À l’intersection suivante, soit celle du chemin Notion, la circulation était contrôlée par des feux placés au-dessus de la route à une distance d’un kilomètre, puis la route s’est rétrécie; à partir de cet endroit, elle comportait deux voies pavées en direction est et deux voies pavées en direction ouest. Il y avait des réverbères du côté nord de la route.

À 1,1 km dans le parcours, les véhicules de police sont passés à côté d’un panneau indiquant qu’ils étaient à Ajax et d’un panneau signalant le début d’une zone dans laquelle la limite de vitesse est de 50 km/h. Ils ont traversé un pont pour se rendre à l’intersection de la rue Elizabeth, où la circulation était contrôlée par des feux placés au-dessus de la route, à 1,3 km dans le parcours. Juste après cette intersection se trouvait un deuxième panneau indiquant une limite de vitesse de 50 km/h.

À 1,6 km dans le parcours, le chemin Kingston Ouest croise l’avenue Linton à gauche (au nord) et Randall Drive à droite (au sud).

Le parcours des agents se termine sur les lieux de la collision, à 1,7 km du poste de la 19e division du SPRD.

À l’extrémité ouest de l’îlot se trouvant sur les lieux de la collision, il n’y avait aucun obstacle empêchant de voir la circulation arrivant en direction est.

La distance entre le poste de la 19e division et les lieux de la collision était de 1,7 km. Le temps nécessaire pour parcourir cette distance, en respectant les limites de vitesse et les feux de circulation et en tenant compte de la circulation, a été de 3 minutes et 25 secondes [2].

Éléments de preuve matériels


Examens des véhicules


Véhicule de police

Le véhicule du SPRD de l’AI était un véhicule Dodge Charger blanc à quatre portes portant le logo du service et muni de gyrophares. Il présentait d’importants dommages attribuables à une collision au coin avant droit. La collision a endommagé les filaments et les ampoules du phare avant droit. Un protège-calandre à l’avant du véhicule a également été grandement endommagé lors de la collision. Le coussin gonflable latéral et le coussin de genoux du conducteur ont été déployés, tout comme le coussin gonflable du passager avant et les deux coussins gonflables latéraux côté passager.

On a vérifié l’état des gyrophares et des phares du véhicule et, à l’exception du phare avant droit, tous les dispositifs fonctionnaient normalement. La sirène et le klaxon ont également été testés, et ils fonctionnaient normalement. Le voyant d’anomalie du moteur était allumé, tout comme le voyant indiquant un faible niveau de lave-glace. Il y avait un ordinateur Toughbook de Panasonic dans la console centrale.

Un mécanicien accrédité a effectué un examen mécanique spécialisé du véhicule. Ce processus a été photographié et filmé. L’examen a révélé que le joint à rotule avant droit du véhicule était brisé.


Figure 3 – Avant du véhicule de l’AI

Figure 3 – Avant du véhicule de l’AI


Véhicule civil

Le TC no 4 conduisait une berline à quatre portes Lexus ES350. Ce véhicule a subi d’importants dommages attribuables à une collision au coin arrière droit, et le pare-chocs arrière et son boîtier ont été arrachés du véhicule. Les deux coussins gonflables latéraux du côté droit ont été déployés. La ceinture de sécurité arrière gauche était tirée et attachée. On a vérifié le système d’éclairage et le klaxon du véhicule et on a constaté qu’ils fonctionnaient correctement.

Un mécanicien accrédité a effectué un examen mécanique spécialisé du véhicule. Ce processus a été photographié et filmé. Outre les dommages causés par la collision, le véhicule était en bon état de fonctionnement.


Figure 4 – Véhicule des plaignantes

Figure 4 – Véhicule des plaignantes

Éléments de preuves médicolégaux


Données du système GPS et du système de localisation automatique de véhicules

Le véhicule de police conduit par l’AI était muni d’un récepteur GPS. L’UES a obtenu une copie des données du système GPS sous la forme d’un fichier vidéo au format mp4 d’une durée de 2 minutes et 29 secondes. La vidéo consiste en un enregistrement d’une lecture des données GPS, et on y voit l’heure, l’emplacement et la vitesse du véhicule de police entre 19 h 20 (avant le moment où l’AI a commencé à prêter renfort à l’AT no 4) et 19 h 27, lorsqu’il a commencé à se diriger vers les lieux de la collision. L’AI a circulé en direction est sur le chemin Kingston Ouest, à l’ouest de la rue Church, où, vers 19 h 29, la collision s’est produite.

L’UES a obtenu des données GPS sous la forme d’un document PDF contenant 11 points de données consignés de 19 h 27 min 6 s à 19 h 29 min 31 s, tandis que l’AI roulait en direction sud sur le chemin Brock, puis a tourné à gauche pour circuler en direction est sur le chemin Kingston Ouest, en réponse à l’appel radio.

Le 28 octobre 2022, des données GPS supplémentaires ont été extraites de l’équipement GPS intégré au véhicule. Environ 50 points de données GPS ont été relevés entre 19 h 27 min 5 s et 19 h 31 min 57 s.

Entre 19 h 27 min 5 s et 19 h 27 min 29 s, le véhicule de l’AI est immobile sur le chemin Brock, à la hauteur du chemin Kingston Ouest, dans la voie de virage à gauche en direction sud, ce qui le place à une distance équivalant à environ quatre voitures derrière la ligne d’arrêt de l’intersection. À 19 h 27 min 35 s, il accélère pour circuler à 15 km/h en direction sud dans la voie de virage à gauche, et se trouve à une distance équivalant à environ trois voitures derrière la ligne d’arrêt. À 19 h 27 min 41 s, il roule à 10 km/h en direction sud, juste au nord de la ligne d’arrêt. À 19 h 27 min 46 s, il atteint une vitesse de 56 km/h et circule en direction est sur le chemin Kingston Ouest, juste à l’est du chemin Brock, ce qui concorde avec le fait qu’il vient d’effectuer un virage à gauche depuis le chemin Brock et qu’il se trouve dans la voie la plus à gauche [3]. À 19 h 27 min 52 s, il atteint une vitesse de 99 km/h et circule en direction est, à environ 175 mètres à l’est du chemin Brock, dans la voie de dépassement. À 19 h 27 min 58 s, il atteint une vitesse de 100 km/h en direction est à l’intersection de Bainbridge Drive, où la circulation est contrôlée par des feux. À 19 h 28 min 4 s, il atteint une vitesse de 85 km/h, alors qu’il se trouve environ à mi-chemin entre Bainbridge Drive et Southview Drive, où il y a deux voies en direction est. La position de l’AI concorde avec le fait qu’il circule dans la voie de dépassement ou dans la voie commune de virage à gauche. À 19 h 28 min 10 s, il atteint une vitesse de 82 km/h alors qu’il est juste à l’est de Southview Drive. À 19 h 28 min 15 s, il s’approche de l’intersection du chemin Notion, où la circulation est contrôlée par des feux, à une vitesse de 92 km/h. À 19 h 28 min 20 s, il circule à une vitesse de 52 km/h à environ 30 mètres à l’est du chemin Notion. À 19 h 28 min 25 s, il circule à 89 km/h, à environ 135 mètres à l’est du chemin Notion, dans la voie de dépassement ou la voie commune de virage à gauche, environ vis-à-vis des panneaux indiquant « Welcome – Town of Ajax By the Lake » et « Pickering Village » et du panneau signalant le début d’une zone dans laquelle la limite de vitesse est de 50 km/h. À 19 h 28 min 31 s, il atteint une vitesse de 93 km/h à environ 75 mètres à l’ouest de l’intersection de la rue Elizabeth, où la circulation est contrôlée par des feux, dans la voie de dépassement. À 19 h 28 min 36 s, il circule à 53 km/h en direction est sur le chemin Kingston Ouest, à la hauteur de la rue Elizabeth. À 19 h 28 min 42 s, il circule à 88 km/h à peu près à mi-chemin entre la rue Elizabeth et l’avenue Linton/Randall Drive. À 19 h 28 min 47 s, il accélère pour atteindre 119 km/h à environ 50 mètres à l’est de l’avenue Linton/Randall Drive, dans la voie de dépassement. À 19 h 29 min 7 s, il ralentit à 114 km/h à environ 56 mètres à l’ouest de la ligne d’arrêt en direction est, à l’intersection du chemin Kingston Ouest et de la rue Church (une intersection où la circulation est contrôlée par des feux), près de l’endroit où la collision est survenue. À 19 h 29 min 12 s, il est immobile à 56 mètres à l’ouest de l’intersection du chemin Kingston Ouest et de la rue Church. Cet arrêt est causé par la collision.

L’AI a parcouru 1,6 km en environ 81 secondes.


Communications par l’intermédiaire du terminal de données mobile

À 19 h 24, l’AI envoie un message à l’AT no 4 pour lui demander de ne pas aller seul dans l’appartement du sous-sol et d’attendre que l’AT no 2 et l’AT no 3 arrivent. Il envoie également un message demandant à l’AT no 4 d’appeler l’homme suicidaire pour qu’il sorte de la maison. L’AI se dit inquiet pour la sécurité de l’AT no 4.

À 19 h 26, l’AI envoie un autre message pour informer l’AT no 4 que l’homme a dit au téléphoniste qu’il « ne saigne pas beaucoup ». Il demande à l’AT no 4 de demander au téléphoniste de tenter de convaincre l’homme de sortir.

À 19 h 29 [4], l’AT no 4 présente ses excuses à l’AI pour ses réponses tardives et dit qu’il ne pouvait pas répondre parce qu’il était au volant et circulait dans des carrefours giratoires.

Témoignage d’expert


Enquête technique sur les collisions


Détermination de la zone d’impact

On a déterminé que la zone d’impact se trouve dans la voie no 1 (voie de dépassement) en direction est, à l’entrée du 619, chemin Kingston Ouest, à environ 83 mètres à l’ouest de la ligne d’arrêt en direction est à l’intersection de la rue Church, où la circulation est contrôlée par des feux. Comme on peut le voir dans les images captées par la caméra d’intervention, il y a une trace de liquide au centre de cette voie, depuis la zone d’impact jusqu’à l’emplacement où s’est immobilisé le véhicule de police de l’AI. Dans la zone d’impact, on a relevé une rainure et une marque de pneu provenant probablement du pneu arrière côté passager du véhicule du TC no 4, qui a été poussé sur le côté et vers le bas pendant la collision.


Conditions météorologiques et routières

Les conditions météorologiques et routières étaient bonnes et n’ont pas contribué à la collision.


Conditions de circulation

La circulation au moment de la collision était modérée.


Visibilité (ou obstruction de la vision)

Le TC no 4 ralentit et tourne à gauche depuis le centre du chemin Kingston Ouest, à environ 10 à 14 mètres à l’ouest de l’extrémité ouest d’un îlot central surélevé. La distance à partir de laquelle la circulation en direction est sur le chemin Kingston Ouest était visible depuis cet emplacement était suffisante pour que ni la visibilité ni les obstructions de la vision ne soient des facteurs ayant contribué à cette collision. On peut donc conclure que le véhicule de police de l’AI qui s’approchait (sans égard à la vitesse) était visible pour le TC no 4 avant et pendant son virage, et que la Lexus était visible pour l’AI alors que ce dernier circulait en direction est. Rien n’indique que l’AI n’a pas vu la Lexus.


Examen du véhicule de police

Des dommages attribuables à une collision ont été relevés au coin avant côté passager. Ces dommages sont de modérés à importants. L’examen effectué par un mécanicien professionnel n’a révélé aucun problème ou aucune préoccupation concernant l’état mécanique du véhicule ni aucun facteur ayant pu contribuer à la collision.


Examen de la Lexus

Des dommages attribuables à une collision ont été relevés à l’arrière du véhicule, côté passager, derrière la roue. Les dommages sont modérés. L’examen effectué par un mécanicien professionnel n’a révélé aucun problème ou aucune préoccupation concernant l’état mécanique de la Lexus ni aucun facteur ayant pu contribuer à la collision.


Extraction de données sur les collisions

Le 3 octobre 2022, des données sur la collision ont été extraites des deux véhicules.

Les données provenant du véhicule de police concordent avec les données GPS et révèlent qu’au moment de la collision, l’AI portait sa ceinture de sécurité.

Cinq secondes avant la collision, l’AI circulait à 116 km/h, la pédale d’accélérateur étant enfoncée à 74 %. Le frein n’était pas activé. Le volant était tourné de huit degrés (très peu) vers la gauche. À ce moment-là, l’AI circulait en direction est, juste à l’ouest de l’intersection du chemin Kingston Ouest et de l’avenue Linton/Randall Drive, et à environ 151 mètres à l’ouest du lieu de la collision. Il se trouvait à environ 465 mètres à l’est du panneau indiquant la ville d’Ajax, où la limite de vitesse diminue à 50 km/h.

Quatre secondes avant la collision, l’AI circulait à 118 km/h. La pédale d’accélérateur n’était pas enfoncée. La pédale de frein n’était pas activée. Le volant était tourné de quatre degrés (très peu) vers la gauche. L’AI se trouvait juste à l’est de l’avenue Linton et à environ 118 mètres à l’ouest de la zone d’impact.

Trois secondes avant la collision, l’AI circulait en direction est à 116 km/h. La pédale d’accélérateur n’était pas enfoncée. Le frein n’était pas activé. Le volant était tourné de 2 degrés (très peu) vers la droite. L’AI se trouvait à environ 87 mètres à l’ouest de la zone d’impact.

Entre trois et environ deux secondes avant la collision, l’AI a appuyé sur la pédale d’accélérateur; celle-ci est passée de 8 % à 20 % enfoncée. Le frein n’était pas activé. Il n’y avait pratiquement aucun mouvement du volant (ce qui signifie que l’AI se dirigeait tout droit).

Deux secondes avant la collision, l’AI a maintenu une vitesse de 116 km/h. La pédale d’accélérateur était enfoncée à 20 %. Par la suite, la pression a augmenté à 21 %, puis a diminué. Le frein n’était pas activé. L’AI se trouvait à environ 55 mètres à l’ouest de la zone d’impact.

Une seconde et demie avant la collision, la pédale d’accélérateur était enfoncée à 0 %, et l’AI a actionné les freins. Sa vitesse était de 116 km/h. Le système de freinage antiblocage a été activé moins d’une demi-seconde plus tard, ce qui indique que l’AI a freiné abruptement. Le volant n’a pratiquement pas été tourné. L’AI se trouvait à environ 38 mètres à l’ouest de la zone d’impact.

Une seconde avant la collision, la vitesse était de 96 km/h. L’accélérateur était enfoncé à 0 % et les freins étaient activés. L’AI a tourné le volant vers la gauche. Il était à environ 23 mètres à l’ouest de la zone d’impact.

À peu près au moment de l’impact, la vitesse de l’AI était de 73 km/h. La pédale d’accélérateur était enfoncée à 0 %, les freins étaient activés et le volant était tourné à 77 degrés vers la gauche.

Les données suivantes ont été extraites de la Lexus.

Le TC no 4 et la plaignante no 2 (la passagère avant) portaient leur ceinture de sécurité. Les données n’indiquent pas si la passagère arrière portait sa ceinture de sécurité.

Environ quatre secondes avant la collision, le TC no 4 circulait à 4 km/h. L’accélérateur était enfoncé; le frein ne l’était pas. Le TC no 4 était dans la voie en direction ouest no 1 (la voie de dépassement), à environ 10 mètres à l’ouest de l’extrémité de l’îlot central surélevé, et à environ 10 mètres de la zone d’impact.

Entre environ 3 secondes et 1 seconde avant la collision, le TC no 4 a accéléré pour atteindre 10 km/h, puis 14 km/h. L’accélérateur était enfoncé; le frein ne l’était pas. Le véhicule est passé d’environ 9 mètres à environ 4 mètres de la zone d’impact, qui se trouve de l’autre côté des lignes centrales de la route et là où il y a une voie de virage à gauche en direction est.

Deux dixièmes de seconde avant l’impact, le TC no 4 a appuyé sur la pédale de frein et relâché l’accélérateur, et sa vitesse est passée à 16 km/h.

À peu près au moment de l’impact, la vitesse du TC no 4 était de 12 km/h. Il appuyait sur l’accélérateur, et les freins n’étaient pas activés.


Conclusions tirées des éléments de preuve matériels

L’AI circulait vers l’est sur le chemin Kingston Ouest depuis le chemin Brock pour répondre à un appel de service. Ses gyrophares étaient activés. On ne sait pas si sa sirène était activée. Un deuxième véhicule de police dont les gyrophares étaient allumés suivait celui de l’AI.

La limite de vitesse sur le chemin Kingston Ouest, à l’est du chemin Brock jusqu’à Ajax, est de 60 km/h. Il y a deux voies en direction est et deux voies en direction ouest avec des intersections, des entrées et une voie commune de virage à gauche. À l’endroit où les deux véhicules de police sont entrés dans la ville d’Ajax, la route rétrécit et les bâtiments se rapprochent de la route. La limite de vitesse est de 50 km/h.

L’AI a traversé l’intersection du chemin Kingston Ouest et de la rue Elizabeth et a poursuivi son chemin en direction est. Il y a de nombreuses entreprises et entrées situées le long du chemin Kingston Ouest. L’AI s’est approché de la rue Church. Il était environ 19 h 30, un samedi soir du début d’octobre. C’était le crépuscule. La densité du trafic était modérée.

Entre 5 et 3 secondes avant l’impact, l’AI est passé d’une distance d’environ 150 mètres à l’ouest de la zone d’impact à environ 50 mètres à l’ouest de la zone d’impact, à des vitesses allant de 116 km/h à 119 km/h. La pédale d’accélérateur était enfoncée à 74 % lorsqu’il s’est engagé dans l’intersection du chemin Kingston Ouest et de l’avenue Linton/Randall Drive. Il a relâché la pédale d’accélérateur alors qu’il traversait cette intersection; il n’a pas freiné. Il a maintenu la pression sur l’accélérateur alors qu’il s’approchait de l’endroit où le TC no 4 circulait lentement vers l’ouest. Entre 4 et 2 secondes avant l’impact, le TC no 4 a circulé lentement dans la voie en direction ouest no 1 (voie de dépassement), juste après l’îlot central surélevé et près de l’entrée du centre commercial situé au 619, chemin Kingston Ouest. Le TC no 4 n’a pas freiné. Environ 2 secondes avant la collision, l’AI se trouvait à environ 137 mètres de la ligne d’arrêt en direction est à l’intersection de la rue Church, où la circulation est contrôlée par des feux. Il circulait à une vitesse de 116 km/h. La pédale d’accélérateur était enfoncée à 20 %. Le frein n’était pas activé. Il avançait en ligne droite. Le TC no 4 a accéléré, puis a tourné à gauche en traversant les voies en direction est, se plaçant ainsi devant l’AI, pour se diriger vers l’entrée ou peut-être à quelques mètres à l’ouest de la bordure ouest de l’entrée. Environ une demi-seconde après que le TC no 4 a tourné, l’AI a freiné, ce qui correspond à sa réaction au mouvement de la Lexus. Le TC no 4 a freiné brièvement. Le TC no 4 a tourné devant l’AI. L’AI a également réagi au virage du TC no 4 en tournant le volant vers la gauche. La collision est survenue. L’AI a continué de freiner et s’est arrêté de manière contrôlée dans la voie de dépassement en direction est à l’est de la zone d’impact. La Lexus a effectué une rotation non contrôlée d’environ 180 degrés dans le sens horaire et s’est arrêtée face au nord-est, juste au sud de la zone d’impact.


Éléments de preuve relevés par le spécialiste de la reconstitution des collisions

L’AI circulait à une vitesse de 116 km/h lorsqu’il a freiné pour la première fois. La distance entre l’endroit où il a freiné et l’endroit où il s’est arrêté après la collision était d’environ 65 mètres. Si la collision ne s’était pas produite, le véhicule de police aurait dû parcourir à peu près la même distance pour s’arrêter depuis une vitesse de 116 km/h.

Si l’on tient compte du rythme auquel on sait que l’AI a ralenti à partir du moment où le TC no 4 a effectué son virage et où l’AI a freiné jusqu’au moment de la collision, et du fait que l’AI a freiné à environ 38 mètres du lieu de la collision, on peut établir que si l’AI avait circulé à une vitesse de 85 km/h ou moins, il aurait été en mesure de freiner et de s’arrêter avant qu’une collision survienne.


Code de la route

Le paragraphe 142(1) stipule qu’avant de tourner à gauche, le conducteur d’un véhicule doit s’assurer au préalable qu’il peut exécuter cette manœuvre en toute sécurité. Il semble que le TC no 4 n’a pas correctement évalué la vitesse du véhicule de police qui s’approchait et n’a pas reconnu qu’il s’agissait d’un véhicule de police dont les gyrophares étaient allumés.


Conclusions fondées sur les éléments de preuves matériels

Selon les données GPS et l’extraction de données sur les collisions, l’AI a circulé à des vitesses allant de 116 à 119 km/h à Ajax, dans une zone où la limite de vitesse affichée est de 50 km/h, tôt un samedi soir alors que la circulation était modérée; il a traversé une intersection et est passé devant un certain nombre d’entreprises et d’entrées tout en s’approchant du véhicule conduit par le TC no 4. Le TC no 4, qui circulait en direction ouest, était sur le point d’effectuer un virage dans une entrée située du côté sud de la route. Si l’AI avait circulé à une vitesse de 85 km/h ou moins, il aurait pu éviter une collision.

Éléments de preuve sous forme de vidéos, d’enregistrements audio ou de photographies [5]

L’UES a cherché des photographies ainsi que des enregistrements audio et vidéo pertinents et a obtenu ce qui figure ci-dessous.


Enregistrements d’un appel au 9-1-1 et des communications de la police – homme suicidaire


Appel au 9-1-1

Le 1er octobre 2022, à 19 h 19 min 45 s, le SPRD reçoit, par l’intermédiaire du 9-1-1, un appel d’un homme qui déclare s’être coupé avec un couteau et se trouver dans l’appartement du sous-sol d’un immeuble situé près du chemin Pickering Beach et de la rue Bayly Est. L’appel dure 11 minutes et 2 secondes. L’homme a toujours le couteau et a bu de l’alcool. Il indique que la coupure qu’il s’est infligée est sur son poignet et qu’elle n’est pas très profonde, et qu’il a exercé une pression sur la blessure. Il ne saigne pas beaucoup. L’homme a récemment reçu un diagnostic de dépression et a déjà été hospitalisé pour cette maladie. En outre, il dit s’être déjà infligé une coupure au bras. Il dit avoir l’impression d’être sur le point de s’évanouir.

Pendant qu’il est toujours au téléphone avec le téléphoniste du 9-1-1, un agent [on sait maintenant qu’il s’agit de l’AT no 4] arrive chez l’homme. Le répartiteur demande à l’homme de sortir et d’aller voir l’agent, mais de laisser le couteau à l’intérieur. L’homme sort et va à la rencontre de l’AT no 4.


Enregistrements des communications

Le 1er octobre 2022, à 19 h 23, des agents de police de la 19e division sont avisés qu’ils doivent se rendre à une résidence située dans le secteur du chemin Pickering Beach et de la rue Bayly Est, à Ajax, en réponse à un appel concernant une tentative de suicide. Un homme, qui est seul chez lui, s’est coupé les poignets avec un couteau. Il a toujours le couteau avec lui. L’AT no 4 répond qu’il se présentera sur les lieux. L’AT no 1 signale par radio que l’AT no 3 et l’AT no 2 répondront également à cet appel. À 19 h 26, l’AI dit qu’il se rend également sur les lieux.

À 19 h 28, l’AT no 4 signale qu’il se trouve à l’entrée et qu’il attend l’arrivée d’autres agents.

L’AT no 3 signale par radio qu’un véhicule de police a été impliqué dans une collision dans le secteur de la route 2 (aussi appelée chemin Kingston Ouest) et de la rue Church. À 19 h 29, l’AI dit qu’il va bien et qu’il vérifie comment se porte l’autre conducteur.

Enregistrements d’un appel au 9-1-1 et des communications de la police – collision


Appel au 9-1-1

Le 1er octobre 2022, à 19 h 29 min 14 s, la TC no 5 appelle le 9-1-1. L’appel dure 3 minutes et 20 secondes. Elle demande à ce que les pompiers, la police et une ambulance se présentent au 28, chemin Old Kingston, à Ajax. Elle dit au téléphoniste que deux véhicules de police dont les gyrophares et sirènes étaient activés sont passés à côté d’elle. Elle a entendu une collision et s’est rendue en courant sur les lieux de l’accident. Elle a constaté qu’une collision était survenue entre un véhicule de police [on sait maintenant qu’il était conduit par l’AI] et un véhicule gris [on sait maintenant que la plaignante no 1, la plaignante no 2 et le TC no 4 étaient à bord de ce véhicule]. Les agents de police sont à l’extérieur de leurs véhicules et marchent sur les lieux de la collision. Le véhicule de l’AI se trouve devant l’immeuble d’une entreprise de nettoyage à sec [on sait maintenant qu’il s’agit de Snow White Drycleaners] [6] et l’extrémité avant est endommagée. Le véhicule gris se trouve dans une entrée [on sait maintenant qu’il s’agit de celle du centre commercial situé au 619, chemin Kingston Ouest]. Un deuxième véhicule de police [on sait maintenant qu’il était occupé par l’AT no 3 et l’AT no 2] est stationné dans la rue, devant le restaurant Mumbay Grill.


Enregistrements des communications

Le 1er octobre 2022, à 19 h 28, une transmission radio de l’indicatif d’appel assigné à l’AT no 2 et à l’AT no 3 signale une collision de véhicules automobiles impliquant un véhicule de police dans le secteur de la route 2 et de la rue Church.

À 19 h 29, l’AI communique par radio qu’il va bien et qu’il va examiner l’autre véhicule. L’AT no 2 rappelle que des agents doivent tout de même se rendre sur les lieux de l’incident pour lequel les agents impliqués dans la collision ont initialement été appelés (l’incident concernant l’homme suicidaire). À 19 h 30, l’AT no 3 demande que des ambulanciers et des pompiers se présentent sur les lieux. Il ajoute que des coussins gonflables ont été déployés.

À 19 h 35, l’AT no 1 signale par radio que le conducteur et une passagère du véhicule civil sont âgés de 80 ans et se plaignaient de douleurs au cou et au dos.


Enregistrements des caméras d’intervention


Caméra de l’AI

Les images ont été captées le 1er octobre 2022, entre 19 h 29 et 20 h 3. Lorsque la caméra d’intervention de l’AI s’active, on voit que ce dernier est au volant de son véhicule de police. Le coussin gonflable a été déployé. Dix-huit secondes plus tard, il sort de son véhicule de police et se dirige vers le véhicule du TC no 4. Il fait un bref appel téléphonique pour signaler que quelqu’un d’autre doit répondre à l’appel auquel il répondait. Tandis que l’AI s’approche du véhicule des plaignantes, il rencontre l’AT no 3, qui lui demande s’il va bien. Il répond qu’il va bien, mais qu’il a mal à la main. L’AT no 3 lui pose la question une deuxième fois et, encore une fois, l’AI répond qu’il a mal à la main, mais qu’outre cela, il se porte bien. L’AI dit à l’AT no 3 : « Il a hésité lui aussi. Il me regardait [7]. »

À 19 h 32, l’AT no 1 arrive, s’approche de l’AI et lui dit de mettre en sourdine le micro de sa caméra d’intervention, puis les deux agents marchent sur la route et discutent sans que la conversation soit enregistrée. À 19 h 34, cette conversation prend fin. Le micro de la caméra d’intervention de l’AI reste en sourdine tandis qu’il fait les cent pas sur les lieux de l’incident. Il continue de communiquer avec les agents les lieux.


Caméra de l’AT no 3

Les images ont été captées par la caméra d’intervention de l’AT no 3 le 1er octobre 2022, entre 19 h 29 et 19 h 59. Lorsque la caméra s’active, on voit que l’AT no 3 sort par le côté passager du véhicule de police dans lequel il se trouvait. Au loin, un véhicule (on sait maintenant qu’il était conduit par le TC no 4) bloque la voie de circulation longeant la bordure du chemin Kingston Ouest. La roue arrière droite se trouve sur la bordure d’une entrée menant au 619, chemin Kingston Ouest. Plus loin sur la route, on voit la lumière des gyrophares d’un véhicule de police (celui que conduisait l’AI). Il est dans la deuxième voie la plus proche de la ligne centrale. Il y a une trace de liquide qui commence à la zone d’impact, au milieu de la deuxième voie, puis qui s’oriente légèrement vers la droite lorsqu’elle atteint le véhicule de police. La roue arrière droite du véhicule de police est sur la ligne centrale entre les deux voies en direction est. Des débris sont dispersés sur la chaussée. Un homme (le TC no 4) est debout près de la portière du conducteur de sa voiture et dit à l’AT no 3 qu’il n’a pas vu les gyrophares. Un deuxième homme (on a déterminé plus tard qu’il s’agit du TC no 2) dit qu’il a fait une erreur. Il dit au TC no 4 de ne rien dire d’autre. L’AT no 3 s’oppose à l’intervention du TC no 2 et dit « ce n’est pas un accident, c’est une collision, un acte intentionnel ». L’AT no 3 dit au TC no 4 qu’il ne devrait pas conduire et lui dit de se rasseoir dans sa voiture. Vers 19 h 30, l’AI se dirige vers l’AT no 3, et l’AT no 3 lui demande s’il va bien. L’AI répond qu’il a mal à la main, puis secoue la tête. Il fait les cent pas dans le secteur.

À 19 h 32, un agent de police (l’AT no 1) arrive, et l’AT no 3 lui dit que le TC no 4 a fait un virage à gauche devant l’AI, alors que ses gyrophares et sa sirène étaient allumés. L’AT no 1 et l’AI s’éloignent pour discuter.

L’AT no 3 dit ensuite à l’AT no 1 qu’il était juste derrière l’AI et qu’il a tout vu. Il dit que le TC no 4 a fait un virage à gauche devant l’AI, même si les gyrophares et les sirènes des deux véhicules de police étaient activés.

L’AI, qui est à proximité, déclare que le TC no 4 a littéralement arrêté sa voiture et regardé l’AI avant de tourner.

À 19 h 37, l’AT no 3 parle de nouveau à l’AT no 1 et lui dit que lui et l’AI étaient dans la voie intérieure. L’AT no 3 dit avoir vu le TC no 4 se préparer à effectuer un virage à gauche, puis effectuer ce virage. L’AI n’a pas eu le temps de réagir.

À 19 h 37, un inspecteur par intérim, l’agent no 1, arrive sur les lieux et discute avec l’AI. L’AI lui dit qu’il allait aider un autre agent qui répondait à un appel concernant un homme suicidaire.

À 19 h 57, l’AT no 3 demande à l’AT no 1 s’il procède à une intervention de niveau 2. L’AT no 1 répond par la négative. L’AT no 3 demande dans quel état est la femme (on sait maintenant qu’il s’agit de la plaignante no 1) assise à l’arrière, disant qu’elle crie comme si elle avait été atteinte par balle. L’AT no 1 répond que la plaignante no 1 a des douleurs au dos, à l’épaule et aux côtes et qu’elle aurait subi la majeure partie de l’impact, mais que sa vie n’est pas en danger.


Caméra de l’AT no 2

Les images ont été captées le 1er octobre 2022, entre 19 h 29 et 20 h 15. Lorsque la caméra de l’AT no 2 s’active, on voit que ce dernier sort par la portière du conducteur de son véhicule de police. On voit l’AT no 3 sortir du véhicule par le côté passager. Environ 28 secondes plus tard, le son de la caméra d’intervention s’active. L’AT no 2 demande à l’AI s’il va bien, et l’AI répond que oui.

À 19 h 29, l’AT no 2 déplace son véhicule de police pour bloquer une partie du chemin Kingston Ouest.

À 19 h 31, une femme (la plaignante no 1), qui se trouve à l’arrière du véhicule des plaignantes, dit qu’elle a mal aux jambes et au dos. L’AT no 2 suit l’AT no 3 tandis qu’il recueille des pièces d’identité et, à un certain moment, il demande « qu’avez-vous besoin que je fasse, [AT no 3]? » La réponse, s’il y en a une, est inaudible. L’AT no 2 marche ou regarde de loin les pompiers qui s’occupent des occupants du véhicule des plaignantes. L’AT no 3 et l’AT no 1 enquêtent sur la collision.

À 19 h 37, l’AT no 2 est debout à côté de l’AT no 3 pendant que celui-ci décrit les événements à l’AT no 1.

À 19 h 45, l’AT no 2 met sa caméra en sourdine alors que l’agent no 1 arrive. Ni les conversations initiales de l’agent no 1 ni les conversations subséquentes entre l’AT no 3, l’AI et l’AT no 1 n’ont été enregistrées.
À 19 h 55, le son est réactivé, puis éteint à 19 h 58, lorsque l’AT no 1 et l’AT no 3 discutent. L’AT no 3 est à côté de l’AI pendant un court instant.

À 20 h 1, l’AT no 2 rejoint l’agent no 1, l’AT no 1, l’AT no 3 et l’AI tandis qu’un ambulancier paramédical lave la main et le bras de l’AI.

À 20 h 12, il s’approche de l’AI et de l’AT no 3, qui discutent. L’AT no 1 se joint au groupe.

À 20 h 16, l’enregistrement s’arrête au moment où le groupe se sépare et où l’AT no 2 s’éloigne.


Caméra de l’AT no 1

Les images ont été captées par la caméra d’intervention de l’AT no 1 le 1er octobre 2022, entre 19 h 32 et 20 h 19. À 19 h 32, l’AT no 1 arrive sur les lieux de la collision et, dans les cinq secondes qui suivent, le son de sa caméra s’active. L’AT no 3 lui dit immédiatement qu’un véhicule (conduit par le TC no 4) a fait un virage devant celui de l’AI. L’AT no 1 interrompt l’AT no 3 en disant « je m’en occupe », et elle continue de marcher. Dans les 25 secondes qui suivent, l’AT no 1 s’approche de l’AI et lui dit de venir avec elle et de couper le micro de sa caméra. Les deux agents éteignent le micro de leur caméra d’intervention respective et ont une conversation qui se termine tandis qu’ils marchent vers le véhicule du TC no 4.

À 19 h 34, l’AT no 1 continue de circuler sur les lieux de l’incident, le micro de sa caméra en sourdine. Elle se rend à la portière du conducteur et à celle du passager avant du véhicule du TC no 4. Des pompiers sont aux portières arrières du véhicule.

À 19 h 37, l’AT no 1 discute avec l’AT no 3, l’AI et l’AT no 2, puis avec les ambulanciers paramédicaux.

À 19 h 41, l’AT no 1 rallume le micro de sa caméra et parle avec le TC no 4, qui lui dit avoir mal aux côtes du côté droit. L’AT no 1 se présente en tant que superviseure responsable de l’enquête. Le TC no 4 lui dit qu’il effectuait un virage à gauche et qu’il s’est assuré qu’il pouvait bien voir la route pour faire le virage en toute sécurité. Il dit n’avoir jamais vu le véhicule de police arriver parce « qu’il [8] » allait trop vite. À ce moment-là, l’AT no 1 dit au TC no 4 que sa caméra enregistre. Le TC no 4 explique qu’il allait vers l’ouest et qu’il voulait tourner dans l’entrée du restaurant Mumbay Grill. Le véhicule de police circulait en direction est; le TC no 4 dit n’avoir jamais vu de gyrophares ni entendu de sirène, et que le véhicule de police arrivait trop vite. Il dit que la situation est « incroyable », et que sa femme est sur le siège du passager avant, et sa sœur, à l’arrière.

À 19 h 45, l’AT no 1 parle avec la TC no 3, qui lui dit qu’elle a vu son père sur le point de tourner à gauche. Elle dit n’avoir entendu aucune sirène ni vu de véhicules de police. Le TC no 4 a commencé son virage à gauche lorsque, soudainement, un véhicule de police l’a heurté, et un deuxième véhicule de police est arrivé juste après.

À 19 h 46, l’AT no 1 parle à l’agent no 1 et lui dit que le TC no 4 n’a pas vu le véhicule de police, qu’il a fait un virage à gauche et qu’il a été heurté. L’AI circulait à grande vitesse pour répondre à un appel concernant un homme menaçant de se suicider avec un couteau. L’AI lui a dit qu’il savait que ses gyrophares étaient allumés, mais qu’il n’était pas certain que sa sirène l’était, parce qu’il l’a allumée et éteinte à plusieurs reprises. Elle dit à l’agent no 1 que l’AI a subi une blessure, mais que celle-ci n’est pas grave. Elle lui dit aussi que le TC no 4 est responsable de l’accident, car il a effectué un virage dangereux. Elle ajoute que toutes les blessures subies par les civils sont des douleurs au dos qui ne mettent pas leur vie en danger, mais qu’elle en saura plus ultérieurement.

À 19 h 50, un ambulancier paramédical dit à l’AT no 1 que la plaignante no 2 a de légères douleurs au dos, mais que l’on n’a pas mesuré ses signes vitaux, et qu’une deuxième ambulance est en route.

L’AT no 1 continue de recueillir des renseignements personnels et appelle des dépanneuses.

À 19 h 54, l’AT no 1 se rend au véhicule des plaignantes et parle avec la plaignante no 1, qui lui dit que sa douleur a augmenté. L’AT no 1 lui dit qu’une ambulance vient d’arriver. La plaignante no 1 dit qu’elle éprouve beaucoup de douleur au côté et à plusieurs autres endroits. Elle dit avoir vu le véhicule de police, mais on parle en même temps qu’elle lorsqu’elle décrit à quel moment elle l’a vu. L’AT no 1 a dit plus tard à l’agent no 1 que c’était pendant le virage.

À 19 h 57, l’AT no 3 demande à l’AT no 1 s’il procède à une intervention de niveau 2. L’AT no 1 répond par la négative. L’AT no 3 demande dans quel état est la plaignante no 1, disant qu’elle crie comme si elle avait été atteinte par balle. L’AT no 1 répond que la plaignante no 1 a des douleurs au dos, à l’épaule et aux côtes et qu’elle aurait subi la majeure partie de l’impact, mais que sa vie n’est pas en danger.

À 19 h 59, l’AT no 1 dit à l’agent no 1 qu’elle déposera une accusation de conduite imprudente et qu’elle s’assurera que l’on dégage les lieux avant de se rendre à l’hôpital.

Un ambulancier confirme que l’AI se porte bien et que sa main a été lavée pour enlever les produits chimiques dégagés par les coussins gonflables.
L’AT no 1 éteint de nouveau le micro de sa caméra d’intervention et discute avec l’AI, le personnel des services d’urgence et les chauffeurs de dépanneuse, puis elle retourne dans son véhicule de police.
 

Images captées par le système de télévision en circuit fermé – 109, chemin Old Kingston

Le 4 octobre 2022, l’UES a obtenu deux vidéos captées par une caméra du centre commercial situé au 109, chemin Old Kingston. Les deux vidéos sont datées du 1er octobre 2022. La première dure 12 secondes, et la deuxième, 14 secondes. La caméra est orientée vers l’ouest, en direction de l’intersection du chemin Kingston Ouest et de la rue Elizabeth.

À 19 h 28 min 35 s, on voit deux véhicules de police circuler en direction est sur le chemin Kingston Ouest et traverser l’intersection de la rue Elizabeth en direction de la rue Church tandis que le feu de circulation est vert. Les gyrophares des deux véhicules de police sont activés, et les deux véhicules circulent dans la voie de dépassement.

À 19 h 30 min 38 s, un troisième véhicule de police circule en direction est sur le chemin Kingston Ouest et traverse la même intersection au feu vert, puis se dirige vers la rue Church.

Images captées par le système de télévision en circuit fermé – 625, chemin Kingston Ouest

Le 4 octobre 2022, l’UES a obtenu deux vidéos captées par une caméra située au 625, chemin Kingston Ouest. Les vidéos sont datées du 1er octobre 2022. La première vidéo dure 1 minute et 33 secondes, et la deuxième dure 40 secondes. Les deux vidéos ont été captées par la même caméra, qui était orientée vers le nord-est, vers les lieux de la collision. Les arbres et les piliers du porche avant cachent les lieux de la collision.

À 18 h 28 min 45 s [9], un véhicule de police [on sait maintenant qu’il s’agit de celui de l’AI] circule en direction est dans la voie de dépassement en direction de la rue Church, et ses gyrophares sont activés [10]. Le véhicule de police passe derrière des arbres qui bloquent la vue sur la route.

À 18 h 28 min 50 s, un deuxième véhicule du SPRD [on sait maintenant qu’il était conduit par l’AT no 2] circule en direction est dans la voie de dépassement, en direction de la rue Church, et ses gyrophares sont activés. Le véhicule de l’AT no 2 et de l’AT no 3 s’arrête dans la voie de dépassement, à la limite entre le 625, chemin Kingston Ouest et le 619, chemin Kingston Ouest. Aucun véhicule civil ne circule en direction est avant 18 h 29 min 24 s. Tous les véhicules civils circulent lentement et dépassent le véhicule de police de l’AT no 2 et de l’AT no 3, à gauche.

À 18 h 30, le véhicule de police s’avance et se place derrière des arbres qui bloquent la vue sur la route.

À 18 h 36 min 50 s, un troisième véhicule de police arrive et se stationne dans la voie en bordure, devant le 625, chemin Kingston Ouest.

Vidéo captée par les caméras de l’autobus de Durham Region Transit no 1

Le 4 octobre 2022, l’UES a obtenu une vidéo captée par les caméras de télévision en circuit fermé de l’autobus de Durham Region Transit no 1. La vidéo est datée du 1er octobre 2022 et commence à 19 h 36. Elle consiste en un affichage sous forme de grille des huit caméras installées à bord de l’autobus et dure 6 minutes.

À 19 h 36, l’autobus se dirige vers l’ouest sur le chemin Kingston Ouest. À 19 h 39, l’autobus passe devant les lieux de la collision, au 619, chemin Kingston Ouest. La caméra orientée vers les lieux de la collision, au sud, est obstruée par un camion de pompiers stationné dont les gyrophares sont allumés.

Vidéo captée par les caméras de l’autobus de Durham Region Transit no 2

Le 4 octobre 2022, l’UES a obtenu une vidéo captée par les caméras de télévision en circuit fermé de l’autobus de Durham Region Transit no 2. La vidéo, datée du 1er octobre 2022, n’a aucune valeur probante.


Vidéo publiée de façon anonyme sur YouTube

Une vidéo d’une durée de 4 minutes et 32 secondes publiée sur YouTube le 13 décembre 2022 montre les suites de la collision survenue le 1er octobre 2022 devant le 619, chemin Kingston Ouest. L’auteur de la vidéo décrit ses observations des lieux et de ce qui a précédé l’enregistrement. La vidéo montre le véhicule du TC no 4, qui est immobile et orienté vers le nord-est sur le chemin Kingston Ouest, dans la voie en bordure en direction ouest. Le véhicule se trouve partiellement dans l’entrée du 619, chemin Kingston Ouest, et l’arrière du véhicule et le pneu arrière côté passager chevauchent la bordure.

On voit un homme sortir par le côté passager d’un véhicule non impliqué, et l’auteur de la vidéo sort par le côté conducteur du même véhicule. On voit le reflet des gyrophares dans le secteur. Deux agents [on sait maintenant qu’il s’agit de l’AT no 3 et l’AT no 2] courent sur le chemin Kingston Ouest, tout comme quatre à six civils, en direction de la Lexus (du TC no 4).

L’auteur de la vidéo parle, mais on ne voit pas son visage. Il dit « ce policier roulait à toute vitesse » en pointant la caméra vers l’ouest, en direction de l’intersection de la rue Church, pour montrer le véhicule de police [on sait maintenant qu’il s’agit de celui de l’AI] arrêté un peu plus loin, à l’ouest du véhicule du TC no 4. L’auteur de la vidéo dit que les gyrophares du véhicule de police étaient activés, mais que sa sirène ne fonctionnait pas. Les gyrophares du véhicule de l’AI sont toujours allumés. En arrière-plan, on entend l’AT no 3 crier contre le TC no 4 parce qu’il a effectué un virage devant un véhicule de police.

La caméra pointe à nouveau la Lexus, près de laquelle se trouvent l’AT no 3 et le TC no 4. Six civils sont sur le trottoir. L’auteur de la vidéo commente la scène et les actions des personnes que l’on voit dans la vidéo. Il dit que l’AT no 3 dit que le conducteur de la Lexus est responsable de la collision parce qu’il a effectué un virage devant le véhicule de police. Il poursuit en disant « oh non, c’est complètement fou. Ce policier allait extrêmement vite, il faisait au moins 160 km/h ». La caméra montre en alternance le véhicule de l’AI, des civils, le véhicule du TC no 4, la circulation et les véhicules d’urgence immobilisés. L’auteur de la vidéo dit « il avait allumé ses gyrophares, mais il n’y avait pas de sirènes, pas de bruit. » Il ajoute « c’était absolument silencieux, ce monsieur a tourné à gauche et a essayé d’éviter le véhicule de police, le policier roulait à la vitesse de l’éclair, absolument à la vitesse de l’éclair. Ce monsieur est chanceux d’être en vie… Et maintenant l’homme qui a fait le virage est blâmé pour ce qui vient de se passer. »

On entend des sirènes qui s’approchent de l’endroit où les véhicules se sont arrêtés. L’auteur de la vidéo dit « ah, c’est comme ça que ça sonne quand il y a une urgence, quand on roule à toute vitesse dans un quartier comme celui-ci c’est comme ça que ça sonne quand il y a une urgence… ce policier roulait à, je dirais, au moins 160 km/h, et c’était totalement silencieux, les gyrophares, ce n’est pas suffisant, faites du bruit ».

L’auteur de la vidéo s’approche d’une femme et lui demande si elle a été impliquée dans l’accident. Elle répond que son père a été impliqué. La vidéo prend fin.

Système de répartition assistée par ordinateur – homme suicidaire

Selon le rapport du système de répartition assistée par ordinateur créé à la suite de l’appel au 9-1-1 d’un homme signalant une tentative de suicide, à 19 h 24, l’AT no 4 était en route vers l’adresse concernée par cet appel.

À 19 h 27, l’AI est également en route. Il a également été consigné que l’AT no 3 et l’AT no 2 se rendaient à l’adresse en question.

À 19 h 28, l’AT no 4 est à l’entrée de la résidence et attend un autre agent.

À 19 h 29, on indique que l’AI ne peut se rendre à l’adresse en question. À 19 h 31, on indique la même chose pour l’AT no 3 et l’AT no 2.

Système de répartition assistée par ordinateur – collision

Le rapport concernant la collision contient des entrées consignées entre 19 h 29 et 4 h 11 du 1er octobre 2022 au 2 octobre 2022.

À 19 h 29, on consigne que l’AI est sur les lieux de la collision. Selon les renseignements fournis par un appelant au 9-1-1 [on sait maintenant qu’il s’agit du TC no 5], un agent est à l’extérieur de son véhicule et ne semble pas blessé. Le TC no 5 dit que des coussins gonflables ont été déployés.

À 19 h 31, l’AT no 1 est en route. Le rapport indique que l’AT no 3 et l’AT no 2 sont arrivés sur les lieux. Le rapport montre également que l’AT no 1 est arrivé sur les lieux à 19 h 32.

À 19 h 36, l’AT no 1 note qu’un passager de 80 ans du véhicule civil se plaint de douleurs au cou et au dos.

À 19 h 43, l’agent no 1 arrive.
À 19 h 53 et à 19 h 54, l’AT no 1 demande des dépanneuses.

Documents obtenus du service de police

Sur demande, l’UES a obtenu les éléments suivants de la part du SPRD entre le 4 octobre et le 14 décembre 2022 :
  • données du système GPS et du système de localisation automatique de véhicules;
  • enregistrements des communications;
  • directive sur l’utilisation des véhicules de police – annexe A – liste des véhicules de patrouille générale aux couleurs de la police;
  • directive sur l’utilisation des véhicules de police – annexe B – capteurs des ceintures et autres dispositifs de sécurité;
  • directive sur l’utilisation des véhicules de police – annexe C – guide abrégé d’évaluation de la priorité des appels;
  • directive sur l’utilisation des véhicules de police – annexe D – distances d’arrêt;
  • directive sur l’utilisation des véhicules de police – annexe E – préparation des ceintures de sécurité Sentina du SPRD et du système connexe;
  • rapports du système de répartition assistée par ordinateur;
  • enregistrements des caméras d’intervention;
  • registre de données GPS (toutes les 5 secondes);
  • directive – caméra d’intervention;
  • directive – Unité des enquêtes spéciales;
  • directive – enquêtes sur les collisions de véhicules automobiles;
  • directive – utilisation des véhicules de police et arrivée sécuritaire;
  • notes de service – AT no 1;
  • notes de service – AT no 3;
  • notes de service – AT no 2;
  • fiche d’information sur le système GPS/de localisation automatique de véhicules;
  • registre des messages transmis par l’intermédiaire du terminal de données mobile;
  • rapport de collision de véhicules automobiles rédigé par l’AT no 1;
  • dossier de formation sur l’utilisation des véhicules de police – AI;
  • déclaration des témoins de la police – AT no 1;
  • déclaration des témoins de la police – AT no 2;
  • déclaration des témoins de la police – AT no 3;
  • registres de réparation et d’entretien du véhicule de l’AI;
  • vidéo publiée sur les médias sociaux;
  • notes de service – AT no 4;
  • rapports du système d’extraction de données sur les collisions.

Éléments obtenus auprès d’autres sources

L’UES a obtenu les éléments suivants auprès d’autres sources et les a examinés :
  • dossiers médicaux – plaignante no 2;
  • dossiers médicaux – plaignante no 1;
  • vidéo du système de télévision en circuit fermé – 625, chemin Kingston Ouest;
  • vidéo du système de télévision en circuit fermé – autobus de Durham Region Transit;
  • vidéo du système de télévision en circuit fermé – 109, chemin Old Kingston;
  • vidéo publiée sur les médias sociaux – anonyme;
  • photographies prises par la TC no 5.

Description de l’incident

Les éléments de preuve recueillis par l’UES, notamment les entrevues menées avec des témoins de la police et civils, les séquences vidéo qui montrent une partie de l’incident et les données extraites des véhicules impliqués qui concernent leur vitesse et leurs déplacements, permettent d’établir le scénario suivant. L’AI n’a pas consenti à se soumettre à une entrevue avec l’UES ni à ce qu’on remette ses notes, comme la loi l’y autorise.

Dans la soirée du 1er octobre 2022, le TC no 4 conduisait une berline Lexus; il circulait vers l’ouest sur le chemin Kingston, à l’ouest de l’intersection de la rue Church. Il était accompagné de son épouse, la plaignante no 2, qui se trouvait sur le siège du passager avant. Sa belle-sœur, la plaignante no 1, était assise sur le siège arrière, côté conducteur. Il avait l’intention de tourner à gauche à environ 80 mètres à l’ouest de l’intersection pour entrer dans le stationnement d’un centre commercial où se trouve le restaurant Mumbay Grill. Le TC no 4 a ralenti dans la voie de dépassement en direction ouest, en face de l’entrée menant au centre commercial, a attendu qu’un véhicule circulant en direction est soit passé, puis a commencé son virage. La Lexus chevauchait les deux voies en direction est lorsqu’un véhicule de police est entré en collision avec l’arrière de la Lexus, côté passager.

Le conducteur du véhicule de police – l’AI – circulait en direction est à une vitesse élevée dans la voie de dépassement au moment de la collision. Il répondait à un appel concernant un homme qui s’était coupé avec un couteau et menaçait de se suicider. Il tentait d’arriver rapidement sur les lieux pour aider un agent relativement nouveau – l’AT no 4 – à répondre à un appel de service impliquant une arme. Cinq, quatre, trois et deux secondes avant l’impact, l’AI circulait à 116, 118, 116 et 116 km/h, respectivement. Une seconde avant l’impact, à environ 38 mètres du lieu de la collision, la vitesse de l’agent était de 96 km/h. Sa vitesse avait diminué pour atteindre 73 km/h au moment de l’impact. Ces vitesses ont été enregistrées sur un tronçon où la limite de vitesse est de 50 km/h. Les gyrophares du véhicule de police étaient allumés pendant tout le trajet.

Après la collision, la Lexus s’est immobilisée face au nord-est dans les voies en direction est du chemin Kingston, en face du centre commercial. Le véhicule de police a poursuivi son chemin vers l’est sur une certaine distance, puis s’est arrêté sur le chemin Kingston avant l’intersection de la rue Church.

Le TC no 4, la plaignante no 2 et la plaignante no 1 ont été transportés à l’hôpital depuis les lieux de l’incident. On a constaté que la plaignante no 1 avait subi de multiples fractures et d’autres blessures internes. La plaignante no 2 a d’abord reçu son congé de l’hôpital sans que l’on ait relevé de blessure grave, mais on a finalement constaté qu’elle avait subi des fractures aux côtes. Pour sa part, le TC no 4 a eu de la chance, s’en sortant sans blessure grave.

Dispositions législatives pertinentes

Article 320.13, Code criminel – Conduite causant des lésions corporelles

320.13 (1) Commet une infraction quiconque conduit un moyen de transport  d’une façon dangereuse pour le public, eu égard aux circonstances.

(2) Commet une infraction quiconque conduit un moyen de transport d’une façon dangereuse pour le public, eu égard aux circonstances, et cause ainsi des lésions corporelles à une autre personne.

Conduite causant la mort

(3) Commet une infraction quiconque conduit un moyen de transport d’une façon dangereuse pour le public, eu égard aux circonstances, et cause ainsi la mort d’une autre personne.
 

Paragraphe 128(13)b), Code de la route – Véhicules de police et vitesse

128(13) Les limites de vitesse prescrites aux termes du présent article, d’un règlement ou d’un règlement municipal adopté en application du présent article ne s’appliquent pas aux véhicules suivants :

(b) au véhicule de police utilisé par un agent de police dans l’exercice légitime de ses fonctions.


Analyse et décision du directeur

Le 1er octobre 2020, la plaignante no 1 et la plaignante no 2 ont été gravement blessées dans une collision impliquant des véhicules automobiles à Ajax. Puisque leur véhicule a été heurté par un véhicule du SPRD, l’UES a été avisée et a ouvert une enquête. Le conducteur du véhicule – l’AI – a été désigné comme agent impliqué. L’enquête est maintenant terminée. D’après mon évaluation de la preuve, il n’y a aucun motif raisonnable de croire que l’AI a commis une infraction criminelle relativement à la collision.

L’infraction possible à l’étude est la conduite dangereuse causant des lésions corporelles aux termes du paragraphe 320.13(2) du Code criminel. Pour qu’il y ait infraction de négligence criminelle, un simple manque de diligence ne suffit pas. L’infraction repose en partie sur une conduite qui équivaut à un écart marqué par rapport au niveau de prudence qu’une personne raisonnable aurait exercé dans des circonstances similaires. Dans l’affaire qui nous concerne, la question est de savoir s’il y a eu un manque de diligence dans la manière dont l’AI a conduit son véhicule qui aurait causé la collision ou contribué à celle-ci et, le cas échéant, s’il est suffisamment grave pour justifier des sanctions criminelles. À mon avis, ce n’est pas le cas.

Certains aspects de la conduite de l’AI peuvent faire l’objet d’un examen légitime. Le principal aspect est la vitesse de l’agent, qui se situait entre 114 et 120 km/h, et ce, moins de 10 secondes avant la collision et à moins de 200 mètres de l’endroit où elle a eu lieu. À cette vitesse, le véhicule de l’agent constituait un danger sur la route – sa vitesse représentait plus du double de la limite permise (près de deux fois et demie à certains moments) alors qu’il circulait vers une intersection où la circulation était contrôlée par des feux (celle de la rue Church), dans un secteur de la ville comprenant un certain nombre d’établissements commerciaux situés des deux côtés du chemin Kingston. L’agent a également omis d’activer sa sirène de façon continue, ce qui aurait permis aux piétons et aux automobilistes du secteur d’être avisés de sa présence, de sa direction et de sa vitesse. Je suis convaincu que ces facteurs ont contribué, dans une certaine mesure, à la collision avec la Lexus du TC no 4. Par exemple, la vitesse de l’AI a effectivement empêché ce dernier de s’arrêter avant la collision, alors que le TC no 4 effectuait un virage devant lui. Enfin, l’AI ne répondait pas à un appel nécessitant sa présence le plus rapidement possible. Rien n’indique, par exemple, que la personne qui a menacé de se suicider a également menacé d’autres personnes. En outre, l’agent qui était sur place – l’AT no 4 – avait dit qu’il attendrait l’arrivée d’autres agents avant de s’approcher de la personne en question.

Bien que la conduite de l’AI ait posé des risques importants pour la sécurité publique, je suis d’avis qu’elle ne constitue pas un écart marqué par rapport à la norme de diligence raisonnable lorsqu’on l’examine en tenant compte de plusieurs circonstances atténuantes. Les agents qui conduisent des véhicules de police dans l’exercice de leurs fonctions sont exemptés des limites de vitesse aux termes de l’alinéa 128(13)b) du Code de la route. Cela ne signifie pas que les agents sont libres de circuler à grande vitesse sans tenir compte des facteurs de risque pour la sécurité publique. Cela signifie toutefois qu’en ce qui concerne la sécurité publique, il faut prendre en compte la formation des agents relativement à la conduite à des vitesses élevées et les fins de l’application de la loi. Dans l’affaire qui nous concerne, il aurait été préférable que l’agent prenne en considération la nécessité de circuler à une telle vitesse par rapport à la nature de l’appel et à son environnement, mais je ne peux pas non plus écarter ses préoccupations. L’AT no 4 était un nouvel agent qui n’avait que peu d’expérience dans la gestion d’une situation potentiellement volatile impliquant un couteau, et il était possible pour l’AI de croire qu’il pourrait avoir besoin d’aide. Il est également vrai que les gyrophares du véhicule de l’AI étaient activés tandis qu’il s’approchait du véhicule du TC no 4, qui s’apprêtait à tourner à gauche. Dans les circonstances, le TC no 4 avait deux obligations légales, soit de s’abstenir de tourner à gauche jusqu’à ce qu’il puisse le faire en toute sécurité et de céder le passage à un véhicule de police. On ne sait toujours pas pourquoi le TC no 4 n’a pas vu les gyrophares du véhicule de l’agent – d’autres automobilistes avaient vu le véhicule et s’étaient arrêtés pour le laisser passer. Quoi qu’il en soit, l’agent aurait eu des raisons de croire que le TC no 4 l’avait vu et qu’il resterait là où il était jusqu’à ce que le véhicule de police soit passé. Enfin, les imprudences de l’AI, si l’on peut les désigner ainsi, se sont produites sur une période relativement courte, soit moins de 10 secondes, et sur une distance de 200 mètres. Je n’affirme pas que la vitesse de l’agent représente une erreur de jugement momentanée, ce qui ne constitue un écart marqué que dans certains cas faisant exception. Il semble que l’AI avait l’intention d’accélérer pour atteindre ces vitesses et qu’il l’a fait sur une longue période. Toutefois, il convient de noter que la conduite de l’AI pendant cette période représentait une partie relativement petite de la conduite générale de l’agent alors qu’il se rendait à l’endroit où a eu lieu la collision.

À la lumière de ce qui précède, j’estime qu’il n’y a aucun motif raisonnable de croire que l’AI a enfreint les limites de diligence prescrites par le droit criminel relativement à la collision avec le véhicule du TC no 4. Ainsi, il n’y a aucun motif de porter des accusations criminelles dans cette affaire. Le dossier est clos.


Date : 7 février 2023


Approuvé par voie électronique par

Joseph Martino
Directeur
Unité des enquêtes spéciales


Notes

  • 1) On croit que c’est à cet endroit que l’AT no 3 et l’AT no 2 se sont retrouvés derrière l’AI. [Retour au texte]
  • 2) D’après les données du système de localisation automatique de véhicules et du système GPS et l’extraction de données sur les collisions, l’AI a parcouru, en suivant le même chemin, 1,6 km en environ 81 secondes. [Retour au texte]
  • 3) La limite de vitesse affichée à cet endroit est de 60 km/h. [Retour au texte]
  • 4) Bien que, dans l’horodatage du message de 19 h 29 envoyé à l’AI, les secondes n’étaient pas exactes, il convient de noter que la collision s’est produite entre 19 h 29 min 7 s et 19 h 29 min 12 s. [Retour au texte]
  • 5) Les enregistrements en question contiennent des renseignements personnels de nature délicate et ne sont donc pas divulgués, aux termes du paragraphe 34(2) de la Loi de 2019 sur l’Unité des enquêtes spéciales. Les parties importantes de ces enregistrements sont résumées ci-dessous. [Retour au texte]
  • 6) L’adresse de l’entreprise Snow White Drycleaners était le 1-613, chemin Kingston Ouest, à Ajax. [Retour au texte]
  • 7) On croit que l’AI faisait référence au TC no 4. [Retour au texte]
  • 8) On fait ici référence à l’AI. [Retour au texte]
  • 9) L’heure de la caméra est en retard d’une heure par rapport à l’heure réelle. [Retour au texte]
  • 10) Comme la vidéo n’a pas de son, elle ne permet pas de déterminer si la sirène était activée. [Retour au texte]

Note:

La version originale anglaise signée du rapport fait autorité. En cas de divergence entre cette version et les versions anglaise ou française en ligne, la version originale anglaise signée du rapport l’emporte.